Montréal, vendredi le 13 mars 2020– Le Conseil provincial des métiers de la construction (International) et la FTQ-construction déplorent que les chantiers de construction du Québec ne disposent pas d’installations sanitaires conformes pour lutter contre le coronavirus. Les deux syndicats de la construction demandent des actions concrètes et immédiates afin de remédier à la situation.
Impossible de se laver les mains
Alors que l’épidémie de coronavirus se propage, le gouvernement Legault demande aux citoyens et citoyennes de se laver les mains et aux entreprises d’accommoder les travailleurs et travailleuses avec du télétravail. Malheureusement, ni l’un ni l’autre n’est possible dans la construction. Depuis 2015, la réglementation oblige les chantiers de 25 travailleurs et plus de disposer d’installations sanitaires avec eau courante, mais les employeurs continuent d’utiliser des toilettes chimiques et sans lavabos. Résultat : sur un chantier de construction, il est impossible d’appliquer la mesure de prévention la plus élémentaire, se laver les mains.
« Depuis des mois, on voit le ministre du Travail exiger des mesures pour pallier aux besoins de main-d’œuvre et aux besoins de formations professionnelle. On a besoin de ce genre d’intervention pour la santé et l’hygiène de nos travailleurs. Ce n’est pas normal en 2020 qu’on n’ait pas d’installation pour se laver les mains! Où sont les mesures sanitaires pour les travailleurs et les travailleuses de la construction? » s’indigne Éric Boisjoly, directeur général de la FTQ-Construction.
« La santé des travailleurs de la construction n’est pas moins importante que celle des autres travailleurs du Québec. On a la possibilité de diminuer concrètement les risques de propagation de la maladie sur les chantiers et c’est en appliquant les normes déjà existantes. Il faut que le ministre du Travail et la ministre de la Santé fassent pression sur la CNESST pour appliquer le règlement! » ajoute Michel Trépanier, président de l’Inter.
Une longue lutte pour l’élimination des toilettes chimiques
Malgré l’introduction, en juin 2015, de dispositions visant à obliger l’utilisation de toilettes à chasse d’eau sur les chantiers de 25 travailleurs et plus, la FTQ-Construction et l’Inter sont toujours stupéfaits et dégoutés de constater que les travailleurs et les travailleuses sont encore obligés d’utiliser des toilettes chimiques qui n’ont ni lavabo, ni eau courante, ni savon et qui dans bien des cas ne sont pas chauffées en hiver ni aérée en été. Dans certains cas, ils n’ont accès à aucune toilette. Il est grand temps que les employeurs respectent la réglementation.