Les 4 secteurs de l’industrie

La construction au Québec

L’industrie de la construction au Québec c’est un peu plus de 170 000 travailleuses et travailleurs et près de  25 000 employeurs.

Une industrie divisée en 4 secteurs:

  • Le secteur institutionnel & commercial
  • Le secteur industriel
  • Le secteur génie civil & voirie
  • Le secteur résidentiel

Les travailleurs de la construction peuvent travailler dans les quatre secteurs de l’industrie tout comme les employeurs. Cependant, ces derniers sont représentés aux fins de la négociation et de la conclusion de conventions collectives par une association sectorielle d’employeurs. Il existe trois associations sectorielles d’employeurs:

  • L’Association de la construction du Québec (ACQ) pour le secteur industriel et le secteur institutionnel & commercial
  • L’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ) pour le secteur génie civil & voirie
  • L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec Inc. (APCHQ) pour le secteur résidentiel

Chaque secteur possède sa convention collective. Celle-ci fixe les conditions de travail et les salaires qui s’appliquent dans chacun des secteurs. La loi prévoit cependant que certaines dispositions sont communes aux quatre secteurs de l’industrie. Le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International) est un partenaire majeur au sein de l’industrie de la construction

Secteur

Institutionnel & Commercial

Le secteur institutionnel & commercial est défini par la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’oeuvre dans l’industrie de la construction. Voici cette définition:

«Secteur institutionnel et commercial: le secteur de la construction de bâtiments, y compris les installations et les équipements physiquement rattachés ou non à ces bâtiments, réservés principalement à des fins institutionnelles ou commerciales ainsi que toute construction qui ne peut être comprise dans les secteurs résidentiel, industriel ou génie civil et voirie»  

Le plus gros secteur de l’industrie de la construction

Les travaux réalisés dans ce secteur sont très variés. Les travailleurs qui y oeuvrent construisent les écoles, les hôpitaux, les centres d’accueil, les centres de la petite enfance, les palais de justice, les centres commerciaux, les marchés d’alimentation, les grandes surfaces, les quincailleries, les tours d’habitation, les édifices à condos de plus de six étages, etc.

En 2018, près de 88,9 millions d’heures de travail auront été effectuées dans ce secteur. Ce niveau représente près de 54.5% de toute l’activité enregistrée dans l’industrie.

Une convention collective pour le secteur institutionnel et commercial

La convention collective fixe les conditions de travail et les salaires qui s’appliquent dans ce secteur. Si plusieurs dispositions sont communes aux travailleurs de tout ce secteur, d’autres tiennent compte des particularités de chaque métier, spécialité ou occupation qui y oeuvrent. Par ailleurs, plusieurs dispositions de cette convention collective sont identiques à celles que nous retrouvons dans le secteur industriel; la grande différence réside dans les primes versées aux travailleurs. Celles-ci sont moins nombreuses dans le secteur institutionnel et commercial, les travaux étant souvent moins complexes à réaliser.

Des nombreux travailleurs

La plupart des métiers, spécialités et occupations sont présents dans ce secteur. Bon nombre de travailleurs y effectuent la majorité de leurs heures de travail.

En 2018, 109 953 travailleuses et travailleurs ont oeuvré dans ce secteur parmi les 165 321 salariés de notre industrie. Neuf travailleurs sur dix étaient compagnon ou apprenti dans leur métier. Un sur dix exerçait une occupation (manoeuvre, manoeuvre spécialisé, soudeur, chauffeur, boutefeu, arpenteur,…).

NOTE: Les données statistiques données dans ce texte proviennent des différentes publications produites par la Direction Recherche & organisation de la Commission de la construction du Québec (CCQ).

Secteur

Industriel

Le secteur industriel est défini par la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’oeuvre dans l’industrie de la construction. Voici cette définition:

Secteur industriel: le secteur de la construction de bâtiments, y compris les installations et les équipements physiquement rattachés ou non à ces bâtiments, réservés principalement à la réalisation d’une activité économique par l’exploitation des richesses minérales, la transformation des matières premières et la production de biens;

La machinerie de production

Les travaux réalisés dans ce secteur comprennent également les travaux d’installation, de réparation et d’entretien de machinerie et d’équipement. Pour ceux qui connaissent davantage l’industrie de la construction, c’est la définition à donner à ces mots qui est en cause dans le dossier de la machinerie de production. Ce dossier fait régulièrement la manchette. En 2003, le gouvernement a modifié le règlement d’application de la loi pour préciser les circonstances et les conditions requises pour que ce type de travaux soit assujetti à l’industrie de la construction. Cela représente des milliers d’heures de travail pour les travailleurs et les employeurs de notre industrie. Ce dossier est toujours en suspens.

Une convention collective pour le secteur industriel

La convention collective fixe les conditions de travail et les salaires qui s’appliquent dans ce secteur. Si plusieurs dispositions sont communes aux travailleurs de tout ce secteur, d’autres tiennent compte des particularités de chaque métier, spécialité ou occupation qui y oeuvrent.

Cette convention prévoit également des dispositions particulières pour les travailleurs de ce secteur qui oeuvrent dans l’industrie lourde. Il s’agit de travailleurs qui construisent, par exemple, une usine de produits chimiques ou une usine de pâte et papier. L’article 1.01 21) de la convention définit ce sous-secteur.

Des travailleurs très spécialisées

Les travailleurs qui oeuvrent dans le secteur industriel sont donc ceux qui construisent des usines, des alumineries, des moulins à papier, des raffineries, etc.

Les chaudronniers et les mécaniciens de chantier (millwrights) y enregistrent la quasi-totalité de leurs heures. Certains autres métiers y sont également très actifs. C’est le cas pour les tuyauteurs, les monteurs-assembleur, les grutiers, les calorifugeurs et les électriciens.

En 2018, près de 10,6 millions d’heures ont été enregistrées par les travailleurs de l’industrie de la construction dans le secteur industriel.  Plus de 50% d’entre elles ont été travaillées par des membres de nos sections locales affiliées.

Note: Les données statistiques proviennent des différentes publications produites par la Direction Recherche & organisation de la Commission de la construction du Québec (CCQ).

Secteur

Génie civil et voirie

Le secteur génie civil et voirie est défini dans la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’oeuvre dans l’industrie de la construction. Voici cette définition:

Secteur génie civil et voirie : le secteur de la construction d’ouvrages d’intérêt général d’utilité publique ou privée, y compris les installations, les équipements et les bâtiments physiquement rattachés ou non à ces ouvrages, notamment la construction de routes, aqueducs, égoûts, ponts, barrages, lignes électriques et gazoducs.

Un secteur de titans

Le secteur génie civil et voirie est très souvent synonyme de démesures. Les travailleurs qui y oeuvrent contribuent à construire des ouvrages gigantesques. Des exemples: nos barrages hydroélectriques, le réseau routier du Québec, nos ponts, les égoûts, les aqueducs, le métro, les lignes de transport d’énergie, etc.

C’est le secteur où les équipements et la machinerie sont les plus importants et imposants. Au cours des dernières années, l’activité enregistrée dans ce secteur n’a pas cessé de croître. Le développement de nos ressources hydroélectriques, la décrépitude de notre réseau routier et des infrastructures municipales (égoûts, aqueducs) y sont pour quelque chose.

Ajoutons à cela, les différents programmes mis en place par les gouvernements pour contrer les effets de la récession et on se retrouve avec un secteur en pleine effervescence.

En 2018, l’activité dans ce secteur a augmenté de 11%; c’est plus de 32,7 millions d’heures qui ont été enregistrées par les travailleurs de ce secteur. En 2019, la CCQ prévoit une hausse de 7% des heures de travail. Cette force de travail représente plus de 20% de toute l’activité rapportée dans l’industrie de la construction.

Une convention collective sur mesure pour le secteur génie civil et voirie 

La convention collective fixe les conditions de travail et les salaires qui s’appliquent dans ce secteur. Si plusieurs dispositions sont communes aux travailleurs de tout ce secteur, d’autres tiennent compte des particularités de chaque métier, spécialité ou occupation qui y oeuvrent.

Mais en plus, cette convention contient plusieurs sections qui s’appliquent seulement à certains types de travaux. Par exemple, on y retrouve des dispositions précises pour les salariés travaillant sur les lignes de transport, les postes d’énergie électrique, les tours de communications et les éoliennes.

D’autres conditions sont prévues pour ceux exécutant des travaux dans les chantiers à baraquement. Il existe également un certain nombre de conditions pour les travailleurs allant à la Baie-James, sur des chantiers isolés ou sur des travaux hydroélectriques exécutés au nord du 55e parallèle. Enfin, des conditions spéciales sont prévues pour tenir compte des particularités des travailleurs oeuvrant sur les travaux routiers.

Une main-d’oeuvre variée et spécialisée

À cause de la nature des travaux qui sont à réaliser, certains métiers, spécialités ou occupations sont peu présents dans ce secteur. Par contre, c’est le royaume des arpenteurs, des opérateurs de toutes sortes, des foreurs et des boutefeux (dynamiteurs), des mécaniciens de machinerie lourde, des monteurs de lignes, des scaphandriers (plongeurs). On y retrouve également bon nombre de monteurs assembleurs , de mécaniciens de chantier (millwrights), de cimentiers-applicateurs, de ferrailleurs et de grutiers.

C’est le secteur où l’on retrouve le plus de travailleurs exerçant un titre occupationnel (manoeuvre, manoeuvre spécialisé, foreur, dynamiteur, arpenteur, etc.). Près de 38 832 travailleuses et travailleurs oeuvrent dans ce secteur.

Note: Les données statistiques proviennent des différentes publications produites par la Direction Recherche & organisation de la Commission de la construction du Québec (CCQ).

Secteur

Résidentiel

Le secteur résidentiel est défini par la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’oeuvre dans l’industrie de la construction. Voici cette définition: 

“Secteur résidentiel”: le secteur de la construction de bâtiments ou d’ensembles de bâtiments contigus, y compris les installations et les équipements physiquement rattachés ou non à ces bâtiments, dont au moins 85% de la superficie, excluant celle de tout espace de stationnement, est réservée à l’habitation et dont le nombre d’étages au-dessus du sol, excluant toute partie du sous-sol et vu de toute face du bâtiment ou de l’ensemble de bâtiments, n’excède pas six dans le cas de bâtiments neufs ou huit dans les autres cas”. 

Un autre article de cette loi vient restreindre un peu cette définition et exclut notamment les travaux d’entretien, de réparation, de rénovation et de modification effectués par une personne à l’intérieur du logement qu’elle habite.

Un secteur que tous connaissent bien

Les gens qui travaillent dans le secteur résidentiel sont les meilleurs ambassadeurs de l’industrie de la construction. Ils sont près des gens et répondent directement à leurs besoins.

Par leur travail, ils améliorent la qualité de vie de toute la population. Ce sont eux qui construisent, ou agrandissent nos maisons, nos condos, nos duplex, etc.

Depuis quelques années, le secteur résidentiel est en pleine effervescence. Les travailleurs, qui y oeuvrent, ont connu des années exceptionnelles d’activité. En 2018, l’activité enregistrée dans ce secteur a augmenté de 7% pour atteindre 30,9 millions d’heures de travail. En 2019,  la CCQ prévoit un ralentissement, le nombre de mise en chantier devrait quand même atteindre un niveau très respectable.

Une convention collective adaptée aux besoins de ce secteur

La convention collective fixe les conditions de travail et les salaires qui s’appliquent dans ce secteur. Contrairement aux autres secteurs, cette convention prévoit très peu de conditions particulières pour les métiers, spécialités ou occupations qui y oeuvrent.

Par contre, cette convention collective scinde le secteur résidentiel en deux sous-secteurs: la construction résidentielle légère et la construction résidentielle lourde. Certaines conditions de travail s’appliquent seulement aux travailleurs de l’un ou l’autre de ces deux sous-secteurs. De plus, les échelles salariales sont différentes.

Sommairement, disons que les salaires versés dans la construction résidentielle lourde s’apparentent à ceux versés dans le secteur institutionnel et commercial. Certaines conditions de travail sont également identiques. À l’opposé, les travailleurs oeuvrant à des travaux de construction résidentielle légère reçoivent des salaires inférieurs et leurs conditions de travail sont également moins avantageuses.

Une question de structure

Pour un travailleur, il est assez facile de savoir s’il oeuvre dans le sous-secteur de la construction résidentielle légère ou dans le sous-secteur de la construction résidentielle lourde. C’est une question de structure ou de charpente. Quand la charpente est composée surtout de poutres ou de colonnes d’acier ou de béton armé, c’est le sous-secteur de la construction résidentielle lourde.

Construction résidentielle légère

Elle désigne la construction de tout bâtiment du secteur résidentiel, incluant les installations et les équipements physiquement rattachés ou non à celui-ci, qui ne relève pas de la construction résidentielle lourde, tel que défini à l’article 1.01 10).

Construction résidentielle lourde

Elle désigne la construction neuve de tout bâtiment du secteur résidentiel, incluant les installations et les équipements physiquement rattachés ou non à celui-ci, dont le nombre d’étages au-dessus du sol, vue d’au moins une façade et excluant tout espace de stationnement, est supérieur à 4, incluant également la modification, la rénovation, l’entretien et la réparation des bâtiments existants de plus de 6 étages.

Une main-d’oeuvre polyvalente

Bien entendu, il y a beaucoup des charpentiers-menuisiers dans ce secteur. Ils sont plus de 60 102 à y travailler, mais, il y a aussi un grand nombre de briqueteurs-maçons, de carreleurs, de cimentiers-applicateurs, de couvreurs, d’électriciens, de tuyauteurs, de ferblantiers, de monteurs mécaniciens (vitriers), de peintres, de plâtriers, de tireurs de joints, monteurs-assembleurs et de poseurs de revêtements souples.

La débrouillardise, l’initiative, la rapidité d’exécution et la polyvalence au sein de leur métier, spécialité ou occupation sont quelques-unes des qualités que nous retrouvons chez les travailleuses et travailleurs de ce secteur.

Note: Les données statistiques données dans ce texte proviennent des différentes publications produites par la Direction Recherche & organisation de la Commission de la construction du Québec (CCQ).