Janvier 2024
L’Inter répond aujourd’hui à une étude publiée par l’Association de la Construction du Québec et conçue par la firme APPECO en août 2023.
Cette étude mettait de l’avant une volonté de rattraper un retard en matière de productivité par rapport à l’Ontario en décloisonnant les métiers et en accroissant la mobilité interrégionale des travailleurs. Car selon l’ACQ, c’est 25 écoles primaires qu’on pourrait construire de plus au Québec .
Or, une analyse effectuée par une équipe d’économistes rigoureux nous permet de conclure que les données extrapolées au cours de cette étude utilisée par le ministre du Travail et le premier ministre du Québec ne fait aucun sens et que les conclusions utilisées à répétition reposent sur un sondage d’opinion fortement biaisée qui semble vouloir justifier une commande politique sans avoir les arguments et les données nécessaires pour appuyer leurs arguments.
L’étude commandée par l’Inter démontre aussi que le cloisonnement des métiers n’a jamais été un facteur influant significativement sur la productivité et que le changement réglementaire proposé pourrait ne pas avoir l’effet escompté.
Citation :
«C’est un sondage qui est orienté et les résultats sont biaisés! On ne peut pas sous-entendre que c’est une étude économique, quand c’est seulement inspiré d’un sondage d’opinion, et l’échantillon n’est pas représentatif»
Michel Trépanier, Président de l’Inter
Grandes lignes de notre étude
- Les conclusions de l’étude de l’ACQ reposent sur un sondage d’opinion fortement biaisée sans aucune représentativité ni valeur statistique pour affirmer que la polyvalence des métiers générerait des gains de productivité de 10 % ;
- Le sondage réalisé auprès d’entrepreneurs présents lors d’un événement de l’ACQ a un taux de réponse faible de 36,4 % avec une surreprésentation des grandes entreprises, alors qu’elles sont les moins impactées par la polyvalence des métiers ;
- Les autres parties prenantes (ex. : les travailleurs ou les donneurs d’ordres) ne sont pas représentées dans le sondage et n’ont pas été consultées ;
- Certaines réponses sont loufoques avec des entrepreneurs qui « ont indiqué s’attendre à des économies d’heures de 90 ou même 100 % » advenant une polyvalence accrue des métiers ;
- Le taux de réponse faible n’a pas de valeur statistique puisque sur les 23 métiers identifiés dans l’étude c’est 11 métiers (44 %) pour lesquels AppEco a reçu moins de 5 réponses. Sur 258 entrepreneurs associés à l’ACQ, c’est donc moins de 1,6 % de l’échantillon total qui a estimé, de façon subjective doit-on le rappeler, le nombre d’heures récupérées avec une polyvalence accrue des métiers ;
La réponse complète de l’Inter à l’étude APPECO est disponible en version PDF.
Couverture médiatique :
Journal de Québec :
Industrie de la construction: Québec fonde sa réforme sur une étude «biaisée», selon l’Inter
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