Montréal, le 26 août 2019 – Le Conseil provincial (International) et la FTQ-Construction, qui représentent 122 000 travailleuses et travailleurs soit 66% de l’industrie, ont déposé ce matin contestation judiciaire de la décision rendue, le 9 août dernier par le Tribunal administratif du travail (TAT) qui déclarait invalides les articles 35 et 38 du Règlement sur l’embauche et la mobilité des salariés dans l’industrie de la construction ainsi que les clauses de conventions collectives qui fixaient une priorité régionale d’embauche pour certains travailleurs de l’industrie.
Selon le juge administratif, la priorité régionale d’embauche est inconstitutionnelle parce qu’elle porterait atteinte à la liberté d’un individu d’habiter à l’endroit qu’il choisit. Les organisations syndicales plaident au contraire que c’est en accordant une priorité locale d’embauche dans chaque région qu’il devient possible, pour chaque travailleur, d’habiter et de travailler dans la région de son choix.
Les syndicats demandent par ailleurs au gouvernement du Québec, par le biais de la Procureure générale, d’appuyer leur requête en effectuant leurs propres démarches de contestation puisque cette ingérence du TAT est contraire au mandat qui lui a été légalement confié.
« La priorité régionale d’embauche est une composante essentielle de l’équilibre de notre industrie. Elle permet à nos travailleuses et travailleurs de bénéficier et de participer à l’activité économique de leur région et de ne pas avoir à s’éloigner de leurs proches pour gagner leur vie. Cette décision va à l’encontre de tous les principes de conciliation travail-famille si importants à nos yeux et obligera plusieurs de nos membres dans les régions les plus éloignées à s’exiler ou à abandonner l’industrie » a fait valoir le directeur général de la FTQ-Construction, Éric Boisjoly.
« Ce jugement du tribunal est le reflet d’une méconnaissance totale de la réalité de nos travailleuses et de nos travailleurs. De plus, cette décision aura des effets importants sur le fragile écosystème de notre industrie et sur le développement économique de nos régions. Nous devons, tel que nous le faisons avec l’achat local, protéger l’embauche locale dont les bénéfices sont nombreux que ce soit en terme économique et social. Nous nous attendons donc à ce que le gouvernement soit partie prenante de cette contestation et protège ainsi la vitalité de nos régions et les droits de nos travailleuses et travailleurs » a précisé Michel Trépanier, président de l’Inter.